Tesla aurait-il essayé de grandir trop vite ? C’est ce que sous-entend le magazine américain Forbes pour qui Elon Musk, le charismatique PDG du constructeur californien, serait proche de la faillite. De plus, d’autres témoignages laisseraient entendre que Toyota et Tesla pourraient ne pas produire de voiture en commun, alors que l’annonce de leur nouvelle alliance avait été quasiment faite il y a un mois ! Dur, dur d’être un pionnier…
Il y a moins d’un mois, Tesla annonçait s’être allié au numéro 1 mondial, Toyota. But de l’alliance, un investissement du japonais de plus de 40 millions d’euros dans le petit constructeur californien, ainsi que le rachat de quelques parts de NUMMI (New United Motor Manufacturing Inc, co-entreprise de Toyota, anciennement partagée avec General Motors) par Tesla. En plus de cette prise de participation croisée, Tesla pourrait assembler sa berline électrique Model S sur le site de NUMMI, une usine pouvant produire jusqu’à 400 000 véhicules par an, et tous deux développeraient alors conjointement des voitures électriques.
Problème, la rumeur voudrait que ce beau mariage de raison tombe à l’eau. Les deux constructeurs se seraient un peu précipités en annonçant leur alliance. Tesla aurait même clarifié la situation dans un document affirmant « En mai 2010, Tesla et Toyota Motor Corporation, ou Toyota, ont annoncé leur intention de coopérer sur le développement de véhicules électriques, et pour Tesla de recevoir le soutien de Toyota dans la conception, la production et l’approvisionnement en pièces du modèle S. Cependant, nous n'avons conclu aucun contrat avec Toyota pour de tels projet […] et nous ne le ferons peut-être pas. »
Une alliance en sursis
Car si Toyota avait promis une belle enveloppe, il y avait une condition : le versement ne serait fait qu’après l’entrée en bourse de Tesla. Or, Elon Musk et sa société connaîtraient d’importantes difficultés financières, qui pourraient inquiéter l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Selon le magazine économique, Musk serait ainsi proche de la banqueroute. Les pertes cumulées de Tesla depuis son lancement atteindraient plus de 260 millions de dollars. Alors même que le constructeur doit investir pour lancer la production de sa berline Model S, prévue pour fin 2011.
Partir de zéro et devenir un constructeur reconnu, n’est pas une sinécure. Malgré l’aide du Département à l’Energie américain qui a promis un prêt de 465 millions de dollars pour soutenir le développement et la production de la Model S, Tesla et son PDG seraient donc dans une situation très difficile.
Des dettes importantes
Elon Musk, à titre personnel, n’aurait plus de «cash» depuis déjà des mois. Il ne vivrait plus que de prêts d’amis (probablement très fortunés). Toute sa fortune personnelle ayant été investie dans ses deux sociétés Tesla et Space X (société d’aéronautique qui fabrique des fusées). Forbes sous-entend que cette apparente faillite personnelle avantagerait l’ingénieux homme d’affaires, actuellement en plein divorce.
Quoi qu’il en soit, la société californienne elle aussi manque d’argent. Selon des documents de la Securities and Exchange Commission, Tesla aurait d’ailleurs dépensé 37 millions de dollars de liquidités sur les trois derniers mois de l’année 2009. Sur le premier trimestre 2010, les dépenses auraient cependant un peu baissé à 8,4 millions, toujours selon Forbes.
Tesla a donc d’importants défis à relever. Malgré ses nombreux partenariats avec de grands constructeurs, et le soutien du gouvernement américain, le petit constructeur de véhicules sportifs électriques est en sursis. Reste à espérer que la Model S soit LA berline électrique à grande échelle attendue, qui marquera l’entrée de Tesla dans la cour des grands.
Texte: autonews.fr
Image: autotribute.com